Ma critique de Michou d’Auber en version longue

 
Michou d’Auber, c’est un peu le contraire de Les Témoins.
 
J’ai trouvé le film de Téchiné très bien construit, très bien mis en scène, mais ne procurant que peu d’émotions. Michou d’Auber est, lui, un film très conventionnel, platement réalisé, avec des défauts, des ratages, mais qui parvient finalement à toucher le public.
 
Le film raconte un épisode de la vie de son scénariste, Messaoud Hattou.
Au tout début des années 60, sa mère était gravement malade, et son père, ouvrier, ne pouvait plus assurer seul la garde de leurs deux fils. Il les a confiés à l’Assistance Publique, qui les a placés dans des familles d’accueil dans le Berry.
Mais, à une époque marquée par la guerre d’Algérie, il ne faisait pas bon d’être d’origine maghrébine dans une France rurale où les préjugés racistes étaient  assez présents.
Pour remédier au problème, Gisèle, la femme qui a recueilli Messaoud, lui a teint les cheveux en blond, l’a rebaptisé Michel ou Michou, et caché sa supercherie à son mari, George, un vétéran d’Indochine bourru.
 
Très vite, le spectateur se doute que la vérité éclatera, que les problèmes commenceront, que George finira par surmonter ses préjugés…
C’est du cinéma sans surprise, qui s’adresse clairement au grand public, et c’est un film fédérateur, qui prône la tolérance et l’humanisme et qui fustige la bêtise et le racisme.
 
Puisqu’il privilégie une mise en scène très sobre, Thomas Gilou s’appuie sur ses acteurs pour tirer le film vers le haut.
 
Le jeune Samy Seghir apporte sa fraîcheur et sa bouille d’enfant sage au rôle de Messaoud.
Nathalie Baye est très bien en mère adoptive protectrice, un peu délaissée par son mari, et pas vraiment à sa place dans ce village berrichon.
Gerard Depardieu en fait des tonnes dans le registre du militaire brut et irrascible. A certains moments, il est dans l’outrance, à la limite du ridicule. Il a aussi suffisament de talent pour amuser, et émouvoir à d’autres.
Sa complicité avec son jeune partenaire est évidente, et participe à la réussite du film.
 
Les seconds rôles sont aussi bien trouvés : Mathieu Amalric, en instituteur passionné, Chick Ortega en paysan raciste, Philippe Nahon en tenancier de bar grande gueule, Fellag, en père de famille obligé de se séparer de ses enfants…
 
Au final, Michou d’Auber est un film, qui, malgré ses défauts, finit par être attachant, et a le mérite de faire réflechir sur les préjugés et l’intégration, questions encore d’actualité…
 
Note :
 
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